Lorsque l’on commence à s’intéresser à notre impact sur notre écosystème, à titre personnel, la première question qui nous vient à l’esprit est : comment puis-je réduire mon empreinte carbone ? Finalement, par logique, on se penche tout d’abord sur notre utilisation des transports les plus polluants : avions, bateaux, voitures, scooters… On commence à utiliser plus souvent son vélo, à emprunter les transports en commun pour aller au travail ou à favoriser la marche à pied pour aller acheter son pain. Puis, lorsqu’on progresse dans cette voie, on commence à se documenter et s’informer sur les autres composantes de notre fameuse empreinte carbone. Et l’on découvre très rapidement que notre alimentation joue presque un plus grand rôle que nos voyages.

En effet, notre mode alimentaire représente plus de 5 fois ce que la Terre peut tolérer. Afin que ce constat amer évolue il est donc nécessaire que l’agriculture redevienne productrice d’énergie et non plus consommatrice. Ce qui n’est plus le cas depuis environ 40 ans.

Ainsi, dans les épisodes précédents (disponibles ici, ici et ici), nous avons pu constater que de nombreux Châteaux bordelais s’investissent de plus en plus dans la protection de la biodiversité. Et aujourd’hui, nous allons mettre en avant un Château à la viticulture déjà vertueuse depuis de nombreuses années, mais qui a souhaité faire un pas de plus dans le monde de l’écologie : le Château Dauzac.

Dauzac : une viticulture vertueuse.

Les méthodes éco-responsables mises en œuvre par le Château Dauzac ne datent pas d’hier. En effet, depuis 30 ans la propriété n’a eu de cesse de mettre en place de nouvelles techniques qui permettent au vignoble de produire des raisins d’une grande qualité et complexité.

Le Château Dauzac pratique une agriculture très raisonnée où les engrais sont biologiques. Les insecticides ont été éradiqués depuis que la propriété a fait le choix d’une lutte écologique pour les vers de la grappe, il y a environ vingt ans. Quelques parcelles sont enherbées afin de réguler l’alimentation hydrique. Les rendements sont naturellement limités par une politique de culture exigeante en amont sans qu’il y ait besoin de recourir à la vendange en vert. De plus, un virage progressif s’opère vers le meilleur de la biodynamie avec pour horizon l’utilisation des techniques les plus respectueuses du terroir.

Actuellement, 7 hectares de la propriété sont travaillés en agriculture biologique et 3 hectares supplémentaires en biodynamie.

La vinification se fait également dans le plus grand respect du raisin et de la nature. Par exemple, en 2015, des cuves en bois à double douelles transparentes réalisées par Séguin Moreau ont permis d’appréhender les vinifications avec encore plus de précision. Enfin, le collage du vin traditionnellement effectué au blanc d’œuf a été abandonné au profit d’une toute autre technique, complètement innovante.

Laurent Fortin, directeur général du Château Dauzac depuis 2013 est très investi dans la protection de la biodiversité. Ainsi, selon lui et son équipe, la biodiversité ne peut se concevoir sans la cohabitation encouragée d’espèces animales.

Laurent Fortin, Directeur Général Ch. Dauzac

Dauzac : Premier Grand Cru Classé certifié Vegan

Avant toute chose, qu’est ce que le mouvement vegan au-delà d’un sujet épineux menant souvent à des débats houleux ? 

Pour faire simple, être vegan c’est refuser toute exploitation animale. Ainsi, l’Homme ne doit pas être source de souffrance pour les animaux. Souvent, il est difficile de faire la différence entre une personne végan et une personne végétalienne. En effet, la différence est qu’un végan, en plus d’être végétalien, n’utilise aucun produit d’origine animale dans son alimentation mais aussi dans tous les aspects de la vie courante.

Alors qu’est ce que le vin vegan, me direz-vous, puisque le vin n’est que raisin ? Eh bien non ! L’étape du collage du vin consiste à le clarifier et le stabiliser. Pour ceci, on utilise communément du blanc d’œuf qui coagule avec les tanins permettant ainsi d’emprisonner les particules en suspension. Il est également possible de « coller » le vin avec de la gélatine de porc, de la colle de poisson ou de la caséine de lait. Vous l’aurez compris : un collage d’origine animale !

Ainsi, en se tournant vers la production de vin vegan, le Château Dauzac a choisi d’utiliser une toute autre méthode de collage, complètement innovante. De ce fait, depuis le printemps 2015, le vin est collé grâce à une pâte végétale de petit pois provenant d’un fabricant local.

Dauzac

Toutefois, l’obtention de la certification ne s’arrête pas seulement à la manière dont est produit le vin mais s’étend également aux méthodes de récoltes. L’animal ne doit intervenir à aucune étape du processus. C’est pourquoi, au Château Dauzac, les chevaux pâturent aux alentours des rangs de vigne pour contribuer à la qualité de l’écosystème mais ne sont nullement utilisés pour les labours !

Ainsi, à compter du millésime 2016, le Château Dauzac a été certifié « Végan ». Cet engagement de la propriété est décrit par les équipes comme : « un écho aux préoccupations actuelles des consommateurs sur les tendances alimentaires, autant sur le plan animal qu’humain et marque l’engagement toujours plus prononcé du Château Dauzac sur les sujets liés à la biodiversité ».

En effet, d’après un sondage Opinion Way de Janvier 2016, 3% des français sont végétariens et 10% envisagent de le devenir. Ainsi, au-delà d’une nouvelle mode, il s’agit d’un marché à prendre.

Et puis, ces changements n’en altèrent pas la qualité du vin. Bien au contraire, puisque le millésime 2016, 100% Vegan, a été récompensé par la critique : 93 Decanter ; 90-91 James Suckling, 90-92 Wine Advocate, 90-92 Wine Enthusiast… Ce millésime du 5ème Grand Cru Classé de Margaux se caractérise comme : Un millésime très riche et précis, sans excès où l’on trouve un fruit éclatant et une matière première dense et complexe. La part importante de Cabernet Sauvignon dans l’assemblage lui confère un équilibre acidité/alcool exceptionnel, la marque d’un grand millésime.

Publié le: