Les certifications environnementales sont tellement nombreuses et diverses qu’il est parfois difficile de s’y retrouver. Et surtout: il n’existe pas que la certification Bio ! Quelle certification pour quelle pratique ? Est-ce vraiment fiable ? Qu’implique une conversion vers une viticulture plus vertueuse ? Autant d’interrogations auxquelles nous allons essayer d’apporter une réponse dans cet article. Suivez le guide !

Les 3 niveaux de certifications environnementales.

Afin de permettre de mieux s’y retrouver au sein de cette multitude de certifications environnementales, le ministère de l’Agriculture a instauré une démarche volontaire pour faire reconnaître les exploitations engagées dans les bonnes pratiques environnementales en dehors des certifications produits (bio). Cette démarche a été conçue afin de rendre lisible l’ensemble des démarches existantes. Elle se déploie en 3 niveaux.

Les vignes du Ch. Reverdi, l’un de nos partenaires, certifié HVE depuis 2015

 

Le Niveau 1 : BCAE

Il induit le respect des exigences environnementales imposées par la PAC (Politique Agricole Commune) depuis 2015 . Ce niveau, qui n’est ni certifiable ni valorisable, permet avant tout de sécuriser les contrôles PAC et de vérifier le respect de la base réglementaire. Ainsi, il s’agit d’une première démarche incontournable vers les niveaux 2 & 3.

Le Niveau 2 : Labels ou certifications environnementales

Ce niveau repose sur 16 exigences réparties en quatre modules : biodiversité, phytosanitaire, fertilisation, ressource en eau. L’intérêt de ce niveau est avant tout l’équivalence possible avec les dispositifs existants. En effet, les démarches telles que : Terra Vitis, AREA & SME ont une équivalence avec ce niveau 2 (même si ces démarches sont différentes les unes des autres).

Le Niveau 3 : Certification HVE

Le niveau 3 correspond à la certification HVE (Haute Valeur Environnementale). Avec cette certification, il s’agit de répondre à des indicateurs de performance environnementale. Elle est complémentaire à la démarche de niveau 2, qui, elle, fixe des objectifs de moyens. En effet, la certification de niveau 2 (Terra Vitis, SME, etc…) est souvent la véritable démarche environnementale de l’exploitation. Le niveau 3 HVE permet de valider et valoriser les efforts réalisés en plus.

Enfin, pour être validée niveau 3, une exploitation doit forcément être préalablement validée niveaux 1 & 2. Alors quelles sont les véritables différences entre une certification de Niveau 2 & la certification HVE de niveau 3 ?

certifications environnementales

Récapitulatif des modes de viticulture par monviti.com

Les différences entre les niveaux de certifications environnementales.

Il existe plus d’une quarantaine de démarches environnementales ayant des équivalences avec le Niveau 2. Ainsi, nous avons choisi de comparer uniquement la certification Terra Vitis (Niveau 2) à la certification HVE (Niveau 3). En effet, Terra Vitis est une démarche nationale spécifique à la viticulture.

Terras Vitis, qu’est ce que c’est?

« Terra Vitis » provient du latin et exprime le lien étroit et indissociable qui existe entre la vigne et le terroir. Seule certification spécifique à la viticulture, Terra Vitis est une démarche d’amélioration continue.

Elle s’adresse spécifiquement aux vignerons qui souhaitent réduire l’impact de leurs activités sur l’environnement et s’impliquer dans la voie d’une responsabilité globale. Créée en 1998 dans le Beaujolais, la démarche s’articule autour de 3 piliers fondamentaux de l’agriculture durable et responsable :

  • L’environnemental : réflexion responsable à chaque étape de la production
  • Le sociétal : l’Homme, producteur et consommateur, est au centre du projet viticole
  • L’économique : assurer la pérennité de l’exploitation

HVE, qu’est ce que c’est ?

La certification HVE, Haute Valeur Environnementale, correspond au niveau 3 de la démarche de certification mise en place par le ministère suite au Grenelle de l’environnement. Afin d’accéder à ce Niveau 3, il est nécessaire d’être en possession de la certification niveau 1 OU 2. Ainsi, le niveau 2 correspond à des objectifs de moyen alors que le niveau 3 répond à des objectifs de résultats. C’est une démarche qui « va plus loin ». Le candidat à la certification HVE aura à choisir entre deux options selon ses objectifs :

  • Option A : répondre à 4 enjeux en matière de biodiversité, de phytosanitaire, de fertilisation et d’irrigation. Le viticulteur sera noté pour chacun de ces enjeux et doit obtenir une note supérieure ou égale à 10 pour chaque item.
  • Option B : Le viticulteur doit démontrer qu’il répond en tous points à l’approche globale de son exploitation. Ses résultats sont évalués selon deux indicateurs; la biodiversité et le poids des intrants sur le chiffre d’affaires de l’exploitation.

Si les conditions sont respectées, le viticulteur pourra apposer la mention HVE sur le produit.

Quelle certification environnementale choisir ?

En conclusion, la réponse dépend surtout de l’envie de chacun à s’investir à tel ou tel niveau dans une viticulture plus responsable. Nous avons développé seulement 2 démarches ici, or il en existe bien plus (SME, AREA, etc…). Quoi qu’il en soit, chacune démontre d’une volonté de faire « mieux » pour notre planète et les générations futures. Chacune étant différente, l’une ne vaut pas mieux que l’autre. Chaque petit geste compte.

Et ça, Bordeaux Tradition l’a bien compris ! C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de nous engager à notre niveau dans une viticulture plus respectueuse de l’environnement. Pour en savoir plus : cliquer ici !

 

Et le bio-logique/dynamique dans tout ça ?

Alors quelle est la place des certifications biologiques et biodynamique face à cette nomenclature créée par le Grenelle de l’environnement? Est-ce mieux, est-ce moins bien ? Ni l’un ni l’autre, c’est juste différent ! Explications…

La certification « Agriculture Biologique »

« L’Agriculture Biologique (AB) est un signe officiel de qualité et d’origine qui garantit un mode de production agricole basé sur le respect des cycles naturels des plantes et des animaux et sur les complémentarités sol-plantes, plantes-animaux et animaux-sols », d’après la chambre d’agriculture.

L’agriculture biologique répond au Cahier des Charges Européen des productions biologiques. C’est un système de production agricole basé sur le respect du vivant et des cycles naturels, qui gère de façon globale la production en favorisant l’agro-système mais aussi la biodiversité. C’est une certification qui prend en compte la place du sol et son activité microbiologique.

La certification Biodynamique

Il faut a minima être certifié biologique pour prétendre à la certification biodynamique. L’agriculture biodynamique a pour objectif de renforcer la qualité et la fertilité des sols, appauvris par des décennies de cultures intensives. A la différence de l’agriculture biologique, l’agriculture biodynamique cherche à trouver un équilibre et une vitalité au sein du pied de vigne afin que celui-ci soit beaucoup moins sensible aux pathogènes. C’est une démarche qui mélange expertise et savoir-faire ancestraux. Cette certification qui se traduit par le label Demeter ou Biodyvin répond très bien aux attentes des acheteurs cavistes ou pays de l’Europe du Nord. A terme, la biodynamie doit tendre vers la notion d’unité agricole pour que le château s’auto-suffise d’un point de vue énergétique. En bref, une certification d’avenir.

En conclusion, il nous semble tout à fait évident que le candidat à une viticulture durable dispose d’une palette de choix assez large et spécialisé afin de répondre à ses attentes. Ne reste plus qu’à sauter le pas !

Ch. Pontet Canet, un pionnier dans la viticulture biodynamique

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